03/10/2021

Humeur intermédiaire

Nous y allons toutes et tous du commentaire, alors qu’il serait sans doute plus sage de se taire ; mais pour ma part, je ne suis pas capable de le faire.

Il semblerait donc qu’il soit de bon ton de se prononcer ou de se distinguer par une position totalement inédite, type je ne suis ni l’un ni l’autre, ce qui est totalement groundbreaking quand on vit en Suisse

- cette dernière phrase est ironique vous l’aurez peut-être compris-

Je vais donc à mon tour me plier à l’exercice même si comme vous le savez si l’on doit me classer, je suis plutôt dans le camp des « pro ». 

 

Le problème à mes yeux se situe là, il est totalement absurde de devoir se qualifier par une division dans la mesure où pour moi cette dernière est absolument déraisonnable. 

Quelle est la possible raison objective d’être « contre » la prise de responsabilité collective afin de rétablir une normalité de santé publique ? Je pose sincèrement la question.

On me dira sans doute que la « manière » n’y est pas. Oui sans aucun doute.

Je me refuse toutefois à accepter d’entendre des trucs du type « vous détruisez la société avec votre parano, vous divisez, vous avez tort nous avons notre immunité à renforcer, la peur c’est mauvais, vous voulez aussi vacciner les chiens et les chats, Berset est vendu aux pharma etc etc… » Non je ne souhaite pas devoir supporter ce discours. Et non cela ne m’émeut pas vraiment les gens qui manifestent pour leur « liberté » tant il semble que ce concept soit dénué de sens. C’est quoi la liberté ? Faire tout et n’importe quoi comme on le souhaite ? dans un flou absolu et surtout dans une vision ultra libérale du monde ? 

 

Vous voyez à mes yeux, ce que j’entends dans tous ces cris c’est surtout que nous, les enfants gâtés du Capital, nous manifestons car nous ne pouvons plus avoir accès à certaines formes de consommation sans devoir montrer patte certifiée. C’est sûr que nous n’y sommes pas habitués. Pourtant nos parents fédéraux essaient avec la maladresse de ceux qui apprennent en faisant, de nous inciter à être raisonnable, on nous achète le vaccin ancienne génération pour les sceptiques de la technique ARNm, on nous donne même de l’argent de poche pour éduquer à la place de ceux qui auraient dû le faire plus tôt. (Eux)

De même, c’est aux civils entre eux de se contrôler le certificat. Oui toutes ces méthodes restent difficilement défendables sur la forme voire même sur le fond. Que faut-il faire alors ? 

 

Alors moi je n’en sais rien hein, je n’ai aucune compétence à ma connaissance pour répondre à ça. Je ne suis pas scientifique. Je ne suis pas élue. Je suis comme la plupart des gens, je vis une situation inédite et j’avance comme je peux dans une société en stress traumatique permanent. En revanche, je suis souvent très, trop, en colère face à tout le gloubiboulga de merdes déraisonnables que nous devons écouter.

Je me fâche avec des gens, des friends, avec qui à la base, je n’avais aucun problème. 

Mais voyez-vous, il est à mon sens vraiment moche de trouver ok d’aller crier libertéyyyy dans les rues en même temps que les fachos qui sautent sur l’occasion pour essayer de remettre leur agenda dégueulasse à l’ordre du jour. La frontière entre les adeptes de la « natureuh » et les fachos est vraiment bien trop fine pour ne pas être absolument terrifiante.

Si on va dans le sens des personnes qui estiment que l’on doit cesser d’être des moutons peureux (pauvres moutons, systématiquement associés à des bêtes débiles et suiveuses), cesser d’être dans la peur donc, en renforçant le système immunitaire tel un athlète de haut niveau à base de grand air et de pâte dentifrice pour cheval ; si l’on va dans leur sens donc, il ne faut rien faire et Vivre ! Ainsi, celles et ceux qui s’en sortiront, ne seront que celles et ceux qui auront vaincu la peur et la tentation autoritaire de notre dictature en culotte courte. Une certaine loi du plus fort qui va dans le sens unique de la responsabilité individuelle qui ne prend alors aucunement le collectif en considération. Une vision ultra libérale de la santé publique, laquelle par extension pourrait par exemple proposer de cesser de rembourser les soins des cancers liés au tabagisme ou tous ceux qui pourraient être liés de près ou de loin à une atteinte décidée de son propre corps. Une belle société en perspective.

 

On m’a dit dernièrement que « sous mes airs d’altruisme, je ne sais pas de quoi je parle et que je ne comprends pas que je soutiens une destruction de la société alors que cette pandémie est une arnaque » je vous passe l’explication claquée au sol qui justifiait cette affirmation. Ceci est un exemple parmi tant d’autres de ce que nous nous faisons subir les uns les autres dans cette course épuisante à avoir un avis. 

Bon, je le donne aussi, j’en suis bien consciente. Je vous expose néanmoins la fatigue que cela induit. Que faut-il faire alors ? 

J’ai grandi dans un pays où les gens débattent et s’engueulent au sein d’une même famille dès qu’il s’agit de politique (bisous à mon père et mon frère) où les polémiques sont permanentes, et cela empire à l’approche de la présidentielle. J’ai donc l’habitude de défendre des idées, de me disputer et de lever le poing. Mais il est vrai que de se retrouver à ne plus vouloir parler à d’autres car ils sont antivax ou persuadés que parce que nous sommes ok de faire notre part, nous sommes des monstres ; c’est vraiment épuisant. 

Je vous partage ça et je sais, que cela peut potentiellement m’amener encore d’autres disputes. Je devrais donc sans doute m’abstenir. Tout ce marasme de la pensée me rend triste. Cette situation inédite pour nous toutes et tous me donne souvent envie de hurler face au vide, mais aussi d’en découdre avec l’individualisme ambiant. 

Nous étions habitués à une sorte de projet commun composé d’opinions multiples. Face à cette pandémie, nous acceptons de laisser nos opinions dépasser l’idée du projet commun, au risque d’une fracture si énorme qu’aucun tas de billets de 50 balles ne pourrait combler.

Pourquoi nos gouvernements nous voudraient-ils sincèrement du mal ? 

Pourquoi les pharmas, en dehors de leur éthique certes plus souvent liée à leur finance qu’à leur altruisme, voudraient-ils nous faire du mal avec les vaccins ? Alors que les vaccins rapportent moins que les traitements au long cours… Pourquoi ?

C’est quoi le projet diabolique derrière ? Empêcher les suisses d’aller au restaurant ?

Et si l’on voulait simplement en finir justement ? en passant par des mesures simples et ayant fait leur preuve genre la vaccination ? (Coucou la variole, coucou la polio)

Alors oui « mon corps mon choix » mais vivre ensemble implique une responsabilité collective. Je suis désolée si ça vous révolte mais c’est un fait et ce n’est pas une question de communisme. La liberté me semble-t-il se définie par les limites qui lui sont posées, sinon elle ne peut simplement pas exister en tant que concept. 

Personne ne veut nuire à personne, hormis sans doute les fachos qui pullulent dans les rassemblements anti-tout. Nous aimerions juste sortir de toute cette merde, si possible ensemble. 

 

Ps : Je vous donne mon avis, c’est un sport assez répandu. Je ne débattrai pas, je n’ai pas envie. Si ce que j’écris vous gêne, ce n’est pas grave, vous l’oublierez à un moment donné.

Je ne m’estime pas meilleure que quelqu’un d’autre. Je réfléchis en écrivant, tout en étant consciente qu’il manque forcément des paramètres à ma réflexion. 


crédit photo: Sara Shakeel

  

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