29/12/2011

De l'exercice d'écrire quand on croit que l'on n'a rien à dire ou comment ne pas trouver de titre

Ces dernières semaines ont été riches en évènements et il m'aura fallu un peu de temps à consacrer à ces nouvelles étapes avant de pouvoir écrire quelque chose de vaguement valable. C'est assez drôle à vrai dire; cela fait plusieurs jours à présent que mes proches me disent que ça fait trop longtemps que je ne n'ai rien écrit et je leur rétorque que je n'ai rien à dire...Je vais donc tenter l'exercice d'écrire à propos de ces choses sur lesquelles j'avais décidé de ne pas le faire. J'ai d'ailleurs refait plusieurs fois dans ma tête des brouillons d'introduction, des plans, pour au final ne pas les suivre et jeter ces mots pèle-mêle comme ils viennent en image à mon brouillard mental. D'ailleurs à la suite de mes derniers posts, j'ai reçu pas mal de critiques dans l'ensemble très positives mais en réponse à certaines demandes je vais toutefois préciser une chose; non je n'aime pas les paragraphes et je n'ai pas l'intention d'en faire d'avantage, l'aspect de mon blog n'est pas abouti mais pour l'instant sa forme ne me préoccupe pas vraiment et quant au fait d'écrire sur je cite "des trucs cool"... et bien j'écris c'est tout et ne peux pas deviner ce qui est considéré comme "cool" ou non. Est-ce que je me justifie? peut-être...je précise surtout ma démarche qui à priori n'en est pas une et c'est bel et bien ce qui me plait dans cet exercice. Les réactions sont surprenantes et plaisantes et j'en suis ravie et quelque part cela me suffit. Mais je suis une veinarde en ce moment, il faut le dire. J'ai effectivement reçu la satisfaction de voir un de mes articles publié dans une revue de presse, celle de la compagnie Philippe Saire pour sa création 2011, le spectacle Black Out , et j'avoue que j'en suis assez fière!
Depuis le mois de novembre il s'est effectivement passé plusieurs changements notables dans mon quotidien qui se trouve être chamboulé sous bien des aspects. D'ici quelques jours je vais effectivement commencer ce que j'appelle avec tendresse "ma vie d'adulte"; j'ai en effet été engagée pour mon premier travail en lien direct avec les études que je viens de terminer à l'université. À compter du 9 janvier je vais donc exercer le métier de secrétaire syndicale au syndicat UNIA (vous savez les bureaux là à la Riponne avec le sigle rouge, les manifs et mobilisations pour les droits des travailleurs, ceux qui montent au créneau pour les licenciements de Novartis...) Je suis stressée, c'est un nouveau chapitre qui commence, de nouvelles responsabilités, un temps d'essai, l'envie de faire bien, de participer au travail d'une organisation à laquelle je crois, de me mettre au service d'un positionnement socio-économique qui me tient à cœur... je me ronge à nouveau les ongles dans une certaine joie. Le jour où, en sortant des bureaux après avoir appris cette bonne nouvelle, je me suis retrouvée sous la pluie, composant les numéros de mes proches pour annoncer la nouvelle, n'en atteignant aucun, allumant une cigarette tout en téléphonant et tenant un parapluie (ce qui requiert franchement d'avoir fait l'école du cirque), le sourire que j'arborais sur mon visage était tellement inédit que même les toxicos qui s'abritaient contre les murs de l'Espace Arlaud, pouvaient éventuellement penser qu'il leur était destiné. Alors voilà, à présent je me dis qu'il faudrait sans doute que je commence à me coucher à des heures raisonnables pour m'entrainer à cette vie mais j'ai du mal, disons que je vais attendre 2012 pour laisser s'évanouir dans ces nouvelles perspectives, un peu de mon inconsistance et je l'espère un peu de mes insomnies. 
En parallèle, j'ai aussi participé à ma première soirée Avracavabrac depuis la scène. Et bien c'était intense et âpre, ce qui mis ensemble donne un qualificatif global positif. J'avais beaucoup d'appréhensions avant de monter sur scène et même si je crois qu'au final je ne m'en suis pas trop mal sortie pour une première, j'ai tout de même été un peu déçue par ma performance. J'aurais aimé être plus efficace, plus incisive et réactive mais voilà...je n'ai pas osé vraiment ... j'ai passé plus de temps à observer mes camarades jouer qu'à essayer de jouer moi même...enfin je crois. Quoiqu'il en soit la deuxième est prévue le 7 janvier devant un public plus que nombreux puisque c'est aux Docks et j'y participe et tout comme pour mon nouveau travail, même si j'ai peur, j'ai hâte! L'équipe qui fait marcher Avrac depuis tant d'années est composée de personnes très soudées et très douées et ils m'ont accueillie avec beaucoup de confiance et de chaleur. Je me suis vite sentie à l'aise et on a très vite échangé des blagues et des situations rythmées de mots comiques. Car voilà, ils n'arrêtent jamais! c'est leur dynamique de groupe qui leur permet d'être en entrainement en permanence. Ils sont rapides, efficaces et malins. Pas facile au premier abord de se trouver une place parmi ces "tanks" de la performance... mais j'en ai envie, là encore je dois prendre confiance et m'amuser en débranchant la caméra. J'ai d'ailleurs un devoir à faire pour la prochaine fois, un travail personnel dont l'énoncé me laisse un peu perplexe...trouver mon "clown", jouer des personnages, inventer des situations, construire un canevas d'histoire... tester, essayer, me lâcher... lâcher. Comment vais-je faire? moi qui ne suis même pas capable d'imiter l'accent vaudois ni aucun autre accent de ce pays d'ailleurs ni même mon propre accent ce qui au final est plutôt comique.
Je me pose trop de questions, me dirait sans doute le chef de meute. L'important c'est de se faire plaisir en faisant plaisir au public...simple? Meuh oui! Je me sens comme "la cousine bretonne" (mon personnage/ami imaginaire) celle qui est toujours derrière à regarder, questionner, mais qui est toujours un peu décalée quant aux us et coutumes locales et qui après avoir dit kenavo et proposé une crêpe au sarrasin entonne Tri matelot sans se rendre compte que personne ne connait Tri Yann en terre vaudoise. Ma réponse est sans doute dans le décalage de cette cousine...à voir
Il s'agit sans doute de lutter contre l'inertie qui me caractérise trop souvent et qui a tendance à s'accentuer encore d'avantage en cette période de fin d'année. Je n'aime pas trop Noël; ce qui s'avère être une forme de cliché sans doute, mais ces deux semaines qui comptent le 25 décembre et le réveillon du 31 me laissent toujours un goût terne dans la bouche. Un moment de latence comme une longue digestion généralisée pendant laquelle tout tourne au ralenti. Comme si j'avais passé plusieurs jours au chalet à attendre que les autres rentrent de leurs journées de ski en ayant laissé trop cuire le vin chaud. Je n'ai jamais saisi les rouages du mois de décembre. En général, je retourne en France attendre que ça passe et je regarde des films sans sortir de la maison de ma mère, films que je partage avec elle. Le 31 je me mets une mine avec mes amis, et le 2 janvier on peut enfin recommencer à vivre plus ou moins normalement. Peut-être que dans une année, une fois ma vie d'adulte bien entamée, je verrai cette période de l'année différemment et bénirai mes vacances, mais pour le moment j'attends. 
Tout ça est donc plutôt positif au final, la roue tourne comme on dit, beaucoup de changements en très peu de temps, un avant goût de 2012 qui ne sera pas je l'espère, l'année de la loose (©Marc Olivetta)
Vais-je conclure là dessus? non car là où j'en suis je n'ai toujours pas trouvé de titre à ce post, il est 5h15 du matin et le sommeil est lui aussi resté sur ses skis. C'est ennuyeux vraiment. Il est nécessaire j'imagine, d'apprivoiser ces changements qui jalonnent une vie et c'est avec un peu de candeur et de naïveté que j'écris ces mots. Il est temps pour moi d'arrêter de dire que je n'aime pas les gens, que je n'aime rien, car mon existence me donne à présent les outils pour la lire avec de nouvelles lunettes et je me dois de savoir en profiter sans pour autant me leurrer. Résolutions pour cette nouvelle année? arrêter de fumer, non je déconne; être un peu plus la cousine bretonne en espérant que le calendrier maya se soit planté, car 2012, n'en déplaise à la prophétie, j'ai bien l'intention d'en profiter et j'espère que vous aussi.