16/12/2015

Emoji parents


J'ai promis à un être qui m'est cher que je n'allais pas uniquement écrire sur la maternité une fois que je serai maman. J'ai donc décidé de le faire une fois et puis de m'arrêter là. C'est une manière de tenir ma promesse mais aussi une façon pour moi de tourner une page, d'entrer dans ce nouvel état de fait et de laisser faire; car s'il y a bien une chose que j'ai comprise ces dernières semaines, c'est qu'il faut un peu se laisser porter par tout ça, sinon ce n'est même pas la peine imaginer survivre aux premiers mois. Oui effectivement je n'ai même pas atteint le deuxième mois complet que je me demande comment je vais tenir. Je sais ce qui se dit, tout rentre dans l'ordre progressivement jusqu'au prochain désordre, on oublie tout car c'est surtout énormément de joie; oui c'est vrai, ça rend couillon, on sourit tout le temps même sans avoir dormi, on s'extasie devant le moindre son chou émanant de la bouche de notre progéniture et on fini par parler comme on s'était juré de ne pas le faire en faisant des "Ohhh" et des "Ahhh" la bouche en coeur, on est heureux donc...
Mais alors si seulement on pouvait dormir un tout petit peu, juste un tout petit peu, un riquiqui petit peu...Parfois je me dis que si j'avais eu mon enfant à 25 ans au lieu de 35 passés (36 passés pour être exacte), ce serait peut-être plus facile...En même temps ce n'est pas l'âge qui m'empêchait il y a encore très peu de me nourrir de gin tonic et de clopes en rentrant au moins deux soirs par semaine tôt le lendemain... j'ai toujours eu la "vieillesse" sélective...ce qui est assez répandu dans ma génération il me semble. Emoji clin d'oeil.
Et à 25 ans, je ne voulais pas d'enfant, j'étais d'ailleurs certaine que cela ne changerait pas.
Vous me direz peut-être que je trouve quand même le temps d'écrire; oui certes mais j'écris une ligne par jour...sauf là, où petit loup dort tranquille depuis 4heures dans son lit sans broncher, histoire de récupérer de sa nuit passée à moitié à pleurer pour raison inconnue et autre moitié endormi sur moi, hurlant à chaque fois que j'essayais de le mettre dans son lit. De mon côté, suis tellement en jet-lag que je ne sais plus ce que c'est de ne plus être fatiguée mais ce n'est pas grave, j'y penserai quand je retournerai faire du sport, en pleurant. Emoji gros sourire niais.
Là où je me rends compte que je suis vraiment épuisée, c'est quand j'essaie de trouver un fil conducteur à ce texte, en général quand j'écris je sais plus ou moins où je vais, j'essaie de rester triviale avec une pointe poétique, j'essaie...bon..là j'abuse des points de suspensions, et si je pouvais ponctuer par de vrais emojis, je le ferais. Un peu comme une forme de flemme assumée; "pardon je viens de devenir maman, faut pas trop m'en demander".
Mais où est-ce que je veux en venir en fait?
Je ne le sais pas moi-même; j'avais juste besoin d'écrire un peu, comme pour me reconnecter avec moi, moi seule, sans mon koala accroché à moi. Ce n'est pas évident une telle responsabilité, celle d'un petit être, un petit bout de cosmos qui débarque dans ce monde sans l'avoir demandé et qui tombe sur des parents inexpérimentés.
Il me semble que l'on devient parents après avoir posé les yeux sur cet être et quand cette décharge d'amour jusque là inconnu vous transperce le coeur dans une sorte de joie presque douloureuse. Dès ce moment, les vies changent pour toujours, c'est beau, angoissant, chaleureux et terriblement déstabilisant, le tout bien évidemment, en même temps.
Une fois ceci passé, il faut s'en occuper, le nourrir dans tous les sens du terme et le faire grandir.
C'est un défi, celui que l'humanité semble réussir depuis toujours mais où toi, là, tu as l'impression que tu n'y arriveras jamais! C'est absurde. Bon parfois l'humanité se plante aussi, notre époque ne fait que nous le prouver, mais ce n'est pas le sujet.
Ce texte, c'est aussi un peu pour dire à mes copines déjà mamans, "pardon, je ne savais pas", vous êtes des guerrières. Pour dire à la mienne, je te comprends un peu mieux à présent. Emoji larme à l'oeil +coeur.
Pour dire qu'être maman ce n'est pas évident mais aussi qu'être papa n'est pas plus facile; que tant qu'on n'aura pas un congé parental digne de ce nom, les rôles que l'on aimerait moins clivés et socialement non pré-définis le resteront malgré tout et que c'est nul. Car oui pendant un congé maternité (lequel a seulement 10 ans chez nous, emoji cri de Munch) papa lui, va bosser, et parfois on aimerait bien pouvoir inverser un peu.
Ce texte pour dire donc à mon amoureux, qu'il est un super papa et lui promettre de tout mettre en oeuvre pour ne pas me "mégèriser".Coeur avec les doigts.
C'est une sacrée claque pour un couple, c'est aussi un nouveau sujet de discorde diverses et variées, résister à cet énorme chamboulement, c'est s'aimer énormément et montrer à ce petit bout qu'il en est aussi un témoin et un résultat souhaité, attendu et aimé.
C'est aussi de grands moments de solitude au début et sans doute par la suite car on a beau penser avant qu'on ne changera rien à ses habitudes...c'est assez faux, tout change et ce n'est pas forcément aisé de l'accepter. Chez moi cela réveille certaines angoisses et parfois une peur, je dois aussi me mettre des coups de pieds au derrière pour ne pas me laisser aller au stress.
Se faire confiance et faire confiance...Leitmotiv d'une vie face à certains moments charnières, devenir parents est sans doute un des plus déstabilisants; enfin pour moi en tout cas.
Impossible de prévoir, de savoir à quoi s'attendre, c'est tellement intense.
C'est une rencontre avec un être attendu et porté 9 mois mais totalement inconnu; avec son caractère, son visage qui nous ressemble mais aussi totalement unique. C'est magique. Emoji ciel étoilé.
Un texte un peu naïf sans doute, qui ne dit peut-être pas ce que j'aimerais vraiment dire.
Trop fatiguée mais aussi intensément passionnée par notre petit loup, je me réjouis de la suite de cette aventure. Tout a changé le 4 novembre 2015, Vadim Wolf est entré dans nos vies, nouvelle planète dans notre petit cosmos.
Emoji Coeur.