Dimanche 18h30, heure du cinéma de masse, ( et surtout heure des VO ces perles rares ) je me suis pressée d'arriver bien à l'avance afin d'avoir une place décente pour voir "Prometheus" en 3D. Evidemment, Ridley Scott et la science fiction sont un mariage idéal depuis "Alien" et "Blade Runner"j'avais donc hâte de voir ce film. Lunettes sur le nez j'ai tout d'abord pu profiter des trailers des prochaines "merveilles" d'Hollywood en 3D, lesquelles hormis le prochain "Batman" qui me fait trépigner d'impatience, sont plutôt comiques; c'est donc par un fou rire difficile à arrêter que mon amie et moi avons conclu le trailer du " Abraham Lincoln, vampire hunter ". Non mais sérieusement comment une idée de scénario aussi grotesque peut germer dans une tête? Godard serait d'ailleurs en train de préparer un film en 3D lui aussi, je me demande bien comment il va se sortir de cette technologie au final peu intéressante en dehors du Futurospcope de Poitiers...
Enfin bref, cette digression étant faite, revenons à nos xénomorphes et consorts.
Alors inutile de vous dire qu'il n'y a pas de quoi se jeter contre les murs d'hystérie. En dehors d'une direction artistique hyper réussie, le scénario et les personnages sont franchement vides. On aurait d'ailleurs pu imaginer ce film sans dialogues, il aurait du coup peut-être été plus intéressant.
Imaginer que les humains ont été crées par des "ingénieurs" extra-terrestres géants, à la base je trouve ça super et audacieux comme seule la SF est capable de nous le faire passer. Mais voilà ça ne sert à rien si le scénario est cousu de vent et que l'énergie est globalement déployée sur une forme ( encore et toujours ) et non sur une tentative de résolution de l'idée de départ.
Alors voilà, les images restent en tête, l'ambiance est magnifiquement réussie, les aliens sont encore mieux qu'avant mais ce film n'a pas l'intérêt et le charme du premier " Alien ". Le cinéma de genre était-il mieux avant? Brrrr encore une pensée de réac'...mais en même temps les manques de techniques des années 70' par exemple,forcaient à déployer d'autres traits dans les intrigues ou dans les bibles de personnages.
Ici, les acteurs prêtent leurs corps à des personnages mous et creux et seul le génial Michael Fassbender s'en tire avec les honneurs, normal peut-être puisqu'il joue un androïde.
Depuis "Blade Runner" les androïdes sont mes personnages préférés, ces robots voulant être comme nous et qui au final font preuve de bien moins de cruauté que leurs créateurs.
C'est toujours un peu la morale de ces films d'ailleurs, le créateur est toujours bien plus cruel que la créature.
Les autres ne font que passer, même Charlize Theron dont les motivations à la froideur de son perso m'ont totalement échappées. Reste Noomi Rapace, le docteur Shaw, scientifique et croyante...mon dieu je glousse de tant d'audace...hum.
Une autre chose à sauver dans ce "Prometheus" est l'omniprésence de l'humidité et de la moiteur, esthétiquement hyper efficace et angoissante comme une fièvre tropicale qui envahie les images, cette chaleur visuelle envahie aussi la tête du spectateur et les attaques des xénomorphes en deviennent encore plus stressantes.
Ma conclusion est donc aussi prévisible que la fin du film, allez-y pour vous divertir et profiter d'un visuel génial ( merci Giger ) mais les puristes de la saga Alien seront sans doute aussi déçus que moi.