Pas de cinéma aujourd'hui à part celui que je fais dans ma vie quotidienne, osciller entre le bagou bien pointu à la française -je parle de la forme et non du contenu- et la timidité vaguement mal à l'aise voire antipathique. Une ambivalence qui a bien rythmé mon week-end, bien chargé encore une fois. J'ai tout d'abord été tester une soirée "Avracavabrac". Pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit de soirées d'improvisation théâtrale où les thèmes tirés au sort sont proposés par le public. Je suis invitée à peut-être participer aux prochaines, du coup je suis allée voir tout ça depuis les coulisses. Et bien je suis très motivée à l'idée d'essayer, histoire de renouer avec les rouages un peu rouillés de mon premier métier et de passer un bon moment avec une équipe très soudée et très chaleureuse. J'ai passé un très bon moment à les observer et à les écouter s'amuser à divertir un public conquis. Et même en coulisses, ils n'arrêtent jamais, c'est donc non sans légère angoisse que je vais aller participer à leur prochain entrainement pour voir si j'arrive à tirer quelques réflexes comiques de ma carte mémoire interne. Je suis ensuite passée à la soirée "Podium"organisée mensuellement par mes amis au balcon du D' club où j'ai pu observé d'un œil amusé et silencieux des filles et des garçons remontant soit leurs jupes soit leur t-shirt dans des danses de séduction très printanière malgré la saison. Mes amis savent vraiment bien chauffer l'ambiance et en tant qu'apprentie "passeuse de disques" j'ai beaucoup à apprendre d'eux. J'ai dû aussi le cœur serré, dire au revoir à une amie chère qui repartait chez elle en Russie, ce qui fut un moment difficile et triste car cela voulait dire la fin des "shnookies" dans la cuisine, elle saura de quoi je parle. Le lendemain fut un grand jour car grâce aux mains expertes d'un génie de la coiffure, je me suis transformée le temps d'une soirée en pseudo Madonna pour aller mettre de la musique avec ma chère Mary Chantie au café Saint-Pierre. Soirée pendant laquelle, dans une sobriété qui me caractérise totalement, j'ai fini par danser sur le bar en essayant d'imiter "Hung Up". Rires, danse, et échanges en tous genres ont encore totalement rythmés ces 48 heures. Tout ça pour en venir au titre de mon post. Depuis quelques semaines maintenant, j'ai repris ma vie en mains en quelque sorte, non pas qu'elle n'allait pas avant, mais elle tourbillonnait un peu dans tous les sens comme une mouche qui en essayant de sortir, se prend perpétuellement la fenêtre...Et pour ça il m'a fallut passer par des moments assez flous et surtout passer par la piscine. J'ai ressorti mon maillot du placard et tout l'attirail qui va avec et je suis retournée faire des longueurs. Ce fut difficile au début mais j'ai vite retrouvé les vieilles habitudes de nageuse, celles où tu finis par avoir l'impression de glisser totalement dans un liquide presque huileux, ou, le bonheur de nager malgré l'accoutrement à la limite du ridicule qu'implique ce sport. Le bonnet sur la tête qui donne à n'importe qui l'air d'un spécimen de laboratoire, les toutes petites palmes, la planche, le pull buoy, le maillot avec écrit "endurance" sur le côté; le tout sponso Speedo. Sans oublier les lunettes qui malgré 1000 essayages te laissent ces marques très "poisson globuleux" pendant des heures autour des yeux. Comme ça il est difficile d'imaginer que ce sport puisse être le plus salvateur qu'il m'ait été donné de pratiquer, et pourtant, c'est presque chaque jour à présent que je vais faire mes petits kilomètres. Je commence même à connaître d'autres nageurs invétérés avec qui j'échange des mots, des conseils et même des coups involontaires dans les lignes quand on gère mal notre espace et notre vitesse. Mais voilà quand tu ressors, c'est un cliché crasse, mais tu es content et quand tu as des courbatures, tu es heureux!
Renouer avec ce sport fut l'occasion de renouer avec moi-même, l'eau comme "contenant" de mes doutes, me permettant tout en traversant ce bassin, de faire le tri dans ma tête. De cette eau chlorée, je suis ressortie avec une ligne, certes encore un peu sinueuse, mais une ligne de conduite me permettant de me poser de nouveaux défis pas seulement sportifs. Retourner sur une scène en est un. Rencontrer de nouvelles personnes sans donner l'impression d'être un iceberg en est un aussi. Trouver un travail en rapport avec mes 3 dernières années d'études en est un autre. Reprendre une forme de confiance, trop longtemps embourbée et réapprendre à m'amuser sans petite caméra dans la tête. Ne plus m'observer tout en analysant n'importe comment la moindre petite situation vécue ou phrase prononcée. Et prendre soin de mes amis en prenant enfin soin de moi. Enfin je crois... rien n'est jamais immuable, l'eau est un "contenant" mouvant, nos humeurs le sont aussi. Notre cerveau n'est d'ailleurs pas toujours apte à les conduire de façon appropriée. Quoiqu'il en soit, à l'aube de mes 33 automnes et après un petit passage très mal dosé (comprendrons les inventeurs de cette expression), je me retrouve là, dans un espace public, à exposer mon espace intime, à essayer de trouver une liberté dans un cadre ou comment faire rentrer un carré dans un rond. Ce blog, c'est un peu comme la piscine, des longueurs de mots dans un bassin-page.
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